En moins bien d’Arnaud Le Guilcher

Si j’ai voulu lire En moins bien, c’est parce qu’il a piqué ma curiosité à cause de la couverture d’abord, très colorée et loufoque qui nous met déjà dans l’ambiance mais aussi grâce à la quatrième de couverture où il est écrit: « Si Ionesco et Desproges avaient eu un fils ensemble, ils l’auraient appelé Arnaud Le Guilcher!« . Ce livre me semblait donc l’idéal pour passer un moment de franche marrade et en ces temps de crise et de fin du monde ce n’était pas du luxe!

Couverture En moins bien

Voici le résumé du livre:

Emma. Un pélican à la con. Une sation balnéaire aux Etats-Unis. Un Allemand qui tourne. Une tribu de hippies crados. Le moral dans les bottes. Une dune qui chante. Cassavetes, Kurosawa et Huey Lewis. Un pressing. Un verre de trop. Une équipe TV. Puis une autre. Richard. Love in Vain. Un requin et un marteau. Un coup de feu. Du sang sur le sable. Une Chevrolet Impala. Le bruit des vagues. L’amour à trois. L’amour tout seul. Une lettre d’amour. La vie qui continue. En moins bien.

       Alors oui, j’ai beaucoup rit, pas tant que je ne l’aurais pensé mais j’ai bien aimé dans l’ensemble, le style de l’auteur est  particulier, très cynique et adepte de l’humour noir, il faut aimer cela pour apprécier le livre à mon avis. On suit l’aventure d’un homme un peu looser, qui vient d’épouser Emma, une belle et jeune femme, ils partent en voyage de noce dans une ville balnéaire appelée Sandpiper sur la côte Pacifique des Etats-Unis sauf que rien ne se passe comme prévu, en effet, Emma part sans laisser de traces du jour au lendemain. Le narrateur tente de la retrouver mais sans succès, il trouve donc de l’occupation face à un évènement qui agite Sandpiper, en effet, un allemand tourne sur la plage tous les jours en murmure le nom de sa femme qui l’a quitté pour un surfer, cela attire les médias et de nombreux touristes, le narrateur va prendre la situation en main et gérer le camping avec ses amis quelque peu looser eux aussi, s’ensuit des aventures plus farfelues les unes que les autres autour de la quête principale, la recherche d’Emma. Si l’intrigue était sympathique et plaisante au début, j’ai trouvé que l’histoire s’enlisait très vite, la situation dégénère et devient de plus en plus improbable alors on rit de moins en moins. Enfin la fin m’a malheureusement laissé sur ma faim.Néanmoins le style de l’auteur qui mêle cynisme et poésie, humour et amour, parfois vulgaire mais toujours en finesse, rehausse l’intérêt du roman.Le livre se lit vite et on passe un agréable moment finalement. Il y a une suite: « Pas mieux » que je lirais sûrement bientôt!

Voici quelques citations:

« Quand on est gamin, on nous vante les mérite de l’amour passion.[…] Personne ne nous parle du service après-vente : la désillusion, les sentiments d’abandon et de solitude dans lesquels on plonge, invariablement, quand l’amour se fait la belle, quand l’autre découvre les bras d’un inconnu, et s’y sent mieux que dans les nôtres. »

« Ma mère était belle.Mon père avait raté le coche,j’aurais pu être beau.Pas beau et intelligent.Non,faut pas charrier,mais au moins présentable…Le jour de la giclée fatidique,il a dû penser à une vieille tante moustachue,et pan,un spermatozoïde blindé de gènes de thon a conquis le saint Graal. Bilan des courses:ma gueule. Merci du cadeau. »

« Je t’en veux pas de tout ça. S’en vouloir, c’est autre chose. J’aimerais juste savoir comment tu vas, comment tu te sens et si tu es bien dans tes pompes. Je reprendrais bien un peu de quotidien. J’aimerais te voir te laver. T’entendre fredonner l’infredonnable, toutes tes chansons pourries, faire tes imitations à la con et rire. Rire. C’est ça. C’était bien ça. Une vie sans toi, ça risque d’être un peu long. Pas beaucoup plus qu’une éternité, mais pas beaucoup moins non plus. »

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