La Perle et la Coquille de Nadia Hashimi

Bonjour à tous !

      Je me suis absentée un petit moment mais il était nécessaire que je revienne pour vous parler de ce roman. J’avais entendu parlé de La Perle et la Coquille à sa sortie en grand format il y a trois ans sur la blogosphère où il était alors encensé par tout le monde. Je n’ai donc pas tardé à me le procurer mais il a quand même traîné dans ma bibliothèque un certain temps avant que je ne songe à le lire.

Couverture La perle et la coquille

Résumé :

     Kaboul, 2007. Depuis qu’il a été enrôlé dans les forces talibanes, le père de Rahima n’est plus que l’ombre de lui-même. Sans lui, sa mère et ses sœurs n’ont pas le droit de quitter la maison. Leur seul espoir réside dans la tradition des bacha posh, qui autorise sous certaines conditions, à travestir une fille jusqu’à ce qu’elle soit en âge de se marier. Rahima devient alors Rahim, et découvre une liberté qui va faire naître en elle un désir d’émancipation aussi fort que celui qu’éprouva son aïeule, Shekiba, un siècle plus tôt. Les destinées de ces deux femmes se font écho, et permettent une exploration captivante de la condition féminine en Afghanistan.

Mon avis :

      J’avoue que j’avais un peu peur en commençant ce roman n’étant pas habituée à la littérature et à la culture afghane en général. Cependant, nous sommes très rapidement plongés dans cette histoire où se mêlent péripéties, drames et surtout émotions. Nous suivons deux destins de femmes de deux générations différentes en parallèle : Shekiba l’arrière-grand mère et son arrière-petite fille, Rahima. Si les deux ne se sont jamais rencontrés du vivant de Shekiba, elle entend l’histoire de son ancêtre par sa tante et y trouve de fortes résonances à sa propre histoire. En effet, les deux sont en lutte perpétuelle pour affirmer leur propre identité en tant que femmes. En Afghanistan où celles-ci sont sans cesse rabaissées et entravées et ne sont considérées que en tant qu’épouse et mère, les deux n’ont d’autre choix pour trouver un semblant de bonheur et de liberté que de se travestir en homme. Cette échappatoire  ne dure cependant qu’un temps car leur rôle de femme va vite les rattraper. Pourtant, ni Shekiba ni Rahima ne renonce à cette volonté de liberté ce qui va souvent leur porter préjudice. L’écriture de ce roman, fluide et légère participe au fait que le roman se lise très rapidement. Les deux héroïnes sont toutes les deux très attachantes et on prend réellement plaisir à suivre leurs destins qui ne sont pas sans rebondissements et sans obstacles. Cela m’a fait prendre conscience naïvement de ma chance d’être née en France car même si il y a encore des éléments à ajuster, la condition féminine en Afghanistan reste elle, extrêmement limitée et n’a pas beaucoup évoluée en l’espace d’un siècle.

    Bref, ce roman vous transporte, vous révolte et vous bouleverse toujours avec la plus grande justesse. Je ne pense pas que j’oublierais facilement l’histoire de ces deux femmes qui reflète la réalité d’un problème de société qui est encore loin d’avoir disparu. 

Citations :

« Mon père veut nous marier de force.
Un frisson d’effroi parcourut ma colonne à cette idée. Je compris ce que ma mère savait déjà. Les hommes pouvaient faire ce qu’ils voulaient des femmes. »

« Je ne pouvais m’imaginer Parwin mariée, pas plus que je ne pouvais nous imaginer mariées, mes autres soeurs et moi. Je m’endormis après cela. Je rêvai de filles sous des voiles verts, des centaines de jeunes filles, gravissant la montagne vers le nord de la ville. Un courant émeraude glissant vers le sommet, où, une par une, elles tombaient de l’autre côté, les bras ouverts comme des ailes mais n’ayant jamais appris à voler. »

« – Tu verras plus tard. Chaque petit effort porte ses fruits. Regarde-moi. j’ai la chance de savoir lire. C’est une bougie dans une pièce sombre. Ce que j’ignore, je peux le découvrir par moi-même. Il est plus facile de duper quelqu’un qui n’a pas cette autonomie. »

 

2 réflexions sur “La Perle et la Coquille de Nadia Hashimi

  1. Merci pour nous avoir donné l’envie de prendre possession de cette histoire qui « colle » tellement à l’actualité.
    C’est toujours un plaisir de lire les livres que tu nous proposes.
    Mille merci.

Laisser un commentaire